L’industrie aéronautique subit le contre coup de l’effondrement du transport aérien.
Depuis février 2020, le secteur aéronautique subit le contrecoup de la baisse d’activité record du transport aérien liée à la crise du covid19. Les annulations de commande des compagnies aériennes se sont multipliées ainsi que les reports de livraisons.
Airbus a donc décidé de réduire la production de ses différents modèles d’avions commerciaux, y compris celle des A320 qui passe de 60 à 40 par mois. Cette baisse va entraîner du chômage partiel et des mesures d’économie de charges et va se répercuter sur l’activité des fournisseurs et sous-traitants de l’entreprise. Le projet d’ouverture d’une ligne d’assemblage de l’A321 à Toulouse est suspendu.
Au même moment Boeing, en moins bonne posture encore, a suspendu la production de tous ses modèles long courrier pour une durée indéterminée.
L’adaptation nécessaire du secteur aéronautique aux contraintes environnementales
Par ailleurs, le secteur aéronautique tout entier est fondamentalement confronté à la contrainte environnementale et aux politiques liées de taxation du transport aérien polluant. Il est donc impératif pour les avionneurs de mettre au point des avions de nouvelle génération réduisant sensiblement leurs émissions de CO2. Selon le groupe Safran, un objectif de baisse des émissions de 50% en 2050 par rapport à 2005 est réalisable grâce à la combinaison de l’arrivée vers 2035 de nouveaux avions à moteurs thermiques ultra-efficaces et de la généralisation de nouveaux carburants combinant biocarburants et carburants synthétiques.
Airbus a pris l’avantage sur Boeing en 2019
En 2019, le chiffre d’affaires d’Airbus a atteint 70,5 milliards d’euros, dépassant pour la première fois légèrement Boeing (70,4 milliards d’euros). Cela est principalement du à la crise que connait le constructeur état-unien avec son Boeing 737 max (lié à des accidents répétés dus à la défaillance du système anti-décrochage) tandis que le vol d’essai à vide de sa capsule Starliner a été un semi-échec lié à des défaillances logicielles.
En 2019, Airbus a connu un grand succès avec son modèle A320 et a augmenté également sa production de A220 (880 livraisons étaient prévues en 2020). Les modèles A321 LR et XLR ont vu leurs ventes se développer. Airbus Helicoptères est resté rentable malgré une stagnation des ventes. Néanmoins le groupe a connu une perte de 1,75 milliars d’euros en 2019. Les commentateurs expliquent ce déficit (La Tribune, Michel Cabirol – 13/02/2020) par l’arrivée d’un nouveau dirigeant Guillaume Faury qui a fait le ménage dans les comptes en soldant les pénalités liées à des affaires de corruption et les déficits du programme du transporteur militaire A400M. Pour autant le carnet de commandes s’élèvait à 471 milliards d’euros fin 2019.
Aibus domine aujourd’hui le marché mondial des moyens courriers de 100-200 places jusqu’aux long courriers de 200 à 260 places. De nombreux sous-traitants et fournisseurs européens ont vu leur activité entraînée par ce dynamisme.
Les déboires de Boeing se répercutent d’ailleurs sur ses nombreux sous-traitants et fournisseurs européens en France, Allemagne, Angleterre, Espagne notamment.