La recherche de productivité : une obsession salutaire

La capacité de production de l’entreprise est importante pour répondre à la demande mais l’efficacité productive, la fameuse productivité,  joue un rôle au moins aussi important. Améliorer son efficacité productive, est le sésame de la plupart des entreprises. Cela va en effet apporter à l’entreprise de nombreux avantages, en lui laissant une marge de manœuvre qui lui permet de faire des choix stratégiques. Mais pour cela l’entreprise doit fournir des efforts car les gains de productivité ne tombent pas du ciel.

Image du film de Charlie Chaplin, Les temps modernes, 1936

Ce que sont les gains de productivité :

La notion de productivité (*) est souvent utilisée pour désigner implicitement la productivité du travail (valeur ajoutée / quantité de travail). En règle générale, il faut en fait  parler de productivité d’un facteur = mesure de l’efficacité de ce facteur, travail ou capital technique ou terre. On précise donc de quel facteur il s’agit  et on mesure le rapport de la valeur ajoutée à  la quantité de ce facteur utilisée (ou aussi  à son coût).

Mais on peut aussi s’intéresser à la productivité globale des facteurs c’est-à-dire à la mesure de l’efficacité productive générale de l’entreprise. Elle est égale à la valeur ajoutée totale rapportée au coût total des facteurs pour la période considérée. Elle indique la valeur ajoutée obtenue pour chaque euro  dépensé en facteur de production. Mais l’important est l’augmentation de cette productivité car c’est elle qui donne une marge de manœuvre à l’entreprise.

Comment obtenir ces gains de productivité ?

Le laminoir en fer, Adolph von Menzel, 1875

Cette augmentation peut être le résultat d’une diminution de la consommation de facteur de production : moins de travail par unité produite (grâce à une meilleure organisation du travail ou une automatisation) ou moins de consommation intermédiaire (grâce à une amélioration des processus)  ou moins de capital technique consommé par unité produite (grâce à un allongement de la durée d’utilisation des équipements productifs  ou grâce à une technologie plus efficace).

Elle peut aussi être obtenue par une amélioration de la valeur ajoutée obtenue pour la même consommation de facteurs productifs (grâce à une amélioration de la qualité du produit vendu ou l’ajout d’éléments de différenciation, d’ordre écologique par exemple qui permettent d’augmenter la valeur unitaire du produit).

Finalement, la valeur ajoutée obtenue par euro dépensé en facteurs de production augmente et cet accroissement de productivité apporte à l’entreprise une marge de liberté.

Qu’apporte  l’augmentation de la productivité ?

  • Elle permet d’abord à l’entreprise d’améliorer sa compétitivité :
  • La compétitivité-prix peut en effet être améliorée par une réduction du coût supporté (en approvisionnement, fabrication, commercialisation ou financement par exemple) pour chaque euro de valeur ajoutée produite par l’entreprise.
  • La compétitivité hors-prix s’améliore lorsque l’amélioration de productivité se traduit par une amélioration de la qualité des produits ou des délais de livraison ou encore lorsque l’entreprise investit le supplément de valeur créé dans l’amélioration de son image auprès de la clientèle.
  • Elle permet aussi à l’entreprise de disposer d’un revenu supplémentaire :
  • Pour ses propriétaires sous forme de dividende par exemple ;
  • Pour ses salariés sous forme d’augmentation de salaire ou de prime de participation ou d’intéressement de fin d’année. Mais cela peut aussi se traduire par le maintien dans l’emploi d’un effectif du personnel.
  • Pour l’entreprise elle-même, la valeur ajoutée supplémentaire peut se traduire par un supplément de résultat qui est réinvesti dans l’activité (autofinancement), sous forme d’investissements matériels ou immatériels, parfois financiers.
Affiche du film de Charlie Chaplin, Les temps modernes, 1936

On comprend ainsi que la recherche de gains de productivité puisse devenir une obsession pour les dirigeants puisqu’elle  leur permet d’agir sur un plan tactique ou stratégique au lieu de subir la pression concurrentielle sans pouvoir y répondre et sans espérer satisfaire les attentes des principales parties prenantes (*), lorsque la productivité stagne. Concernant  le calcul de la valeur ajoutée d’une part et la notion de parties prenantes, d’autre part

(*) voir CH1, Aide-mémoire de Management et économie des entreprise, 12ième Ed. SREY, 2018

Auteur : GB

Voir aussi l'Aide-mémoire "Management et économie des entreprises" 12ième édition 2018 SIREY (Groupe DALLOZ)

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